Travail Acharné et Burnout : Le Prix de la Réussite en Corée du Sud Révélé

La Corée du Sud est aujourd’hui reconnue comme l’une des nations les plus prospères et développées au monde.

Cependant, derrière cette réussite économique se cache un coût humain souvent méconnu : le burnout lié au travail acharné. Décryptage de ce phénomène qui touche de plus en plus de personnes dans le pays.

Une culture du travail intense

La Corée du Sud doit en grande partie son développement fulgurant à une culture du travail particulièrement intense. Ce mode de vie, parfois qualifié de « workaholisme », s’est progressivement imposé jusqu’à devenir une véritable norme sociale.

D’après une étude menée par l’OCDE, les Coréens travaillent en moyenne 2045 heures par an, soit bien au-dessus de la moyenne constatée après avoir ajouté d’autres pays. Cette quantité d’heures travaillées s’accompagne souvent de journées à rallonge pendant lesquelles passer plus de 12 heures au bureau ou dans l’entreprise n’est pas rare.

Une pression sociale énorme

La première raison de l’investissement sans limite des coréens dans le travail est la nécessité de travailler pour subvenir aux besoins de sa famille, et cela même en période de crise économique. Par ailleurs, les générations précédentes avaient également instauré une culture du sacrifice pour le bien-être et la prospérité du pays.

L’un des principaux facteurs qui explique cette pression au travail est sans doute la concurrence exacerbée. Les places sont en effet chères sur le marché du travail sud-coréen, et les postes à responsabilité encore plus. La concurrence entre les entreprises locales et internationales se répercute également sur les salariés, qui doivent toujours être prêts à travailler plus dur et à donner le meilleur d’eux-mêmes pour ne pas se faire distancer.

Les conséquences de cet excès de travail

Cette culture du travail acharné et du dépassement personnel n’est pas sans conséquence. On constate en effet un nombre grandissant de personnes touchées par le burnout, c’est-à-dire un épuisement professionnel lié à un investissement trop important dans son travail ou à des conditions stressantes.

  • Troubles du sommeil : le manque de sommeil est un problème majeur en Corée du Sud. Pour pallier à ce phénomène, de nombreux employés ont recours à des médicaments pour dormir ou rester éveillé.
  • Mauvaise alimentation :Face au rythme effréné du travail, il devient difficile de trouver le temps et l’énergie nécessaires pour cuisiner des repas sains et équilibrés.
  • Mentalité « sacrifice » : Cette propension à tout sacrifier pour le travail a conduit de nombreuses personnes à renoncer à leur vie personnelle, ce qui se traduit par un taux particulièrement élevé de célibataires et une faible natalité.
  • Santé mentale : face à cette pression constante, bon nombre d’employés sud-coréens ne parviennent pas à préserver leur santé mentale. Les cas de dépression et de suicide sont notamment en hausse dans le pays.

Une prise de conscience progressive du problème

Face aux ravages causés par le travail acharné sur la santé physique et mentale des employés, les pouvoirs publics ont décidé de prendre des mesures. Des campagnes de sensibilisation sont lancées depuis quelques années afin d’alerter la population sur les risques liés au burnout et à l’épuisement professionnel.

En conclusion, si la culture du travail acharné fait partie intégrante de l’identité économique sud-coréenne, pour le pays il est essentiel de trouver un équilibre entre performance et bien-être des employés. Cette transformation passe nécessairement par une réflexion collective et un changement progressif des mentalités pour éviter que le burnout ne ronge littéralement les forces vives de la Corée du Sud.

Antoine