Ça : le film d’horreur qui amplifie la coulrophobie

Le phénomène Ça, adapté du célèbre roman de Stephen King, ne cesse de faire parler de lui depuis sa sortie en 2017.

Ce film d’horreur mettant en scène un clown diabolique nommé Pennywise a donné des sueurs froides à plus d’un spectateur et a même contribué à augmenter la peur des clowns, appelée coulrophobie.

Un film ancré dans les cauchemars de plusieurs générations

L’histoire de Ça est celle d’une créature maléfique prenant l’apparence d’un clown pour attirer et terroriser des enfants dans la petite ville de Derry. Cette entité se nourrit de la peur qu’elle provoque chez ses victimes, et elle ne sévit que tous les 27 ans. La première adaptation de cette œuvre terrifiante date de 1990 avec une mini-série télévisée en deux parties. Le rôle de Pennywise avait alors été magistralement interprété par Tim Curry, marquant durablement les esprits. C’est donc sans surprise que le film réalisé par Andy Muschietti en 2017 et sa suite sortie en 2019 ont rencontré un succès international, tout en ravivant la hantise des clowns chez certains spectateurs.

Un personnage effrayant incarné à la perfection

Bill Skarsgård, jeune acteur suédois, a repris le flambeau de Tim Curry pour incarner Pennywise dans ce nouvel opus. Grâce à un maquillage et des effets spéciaux particulièrement soignés, il a réussi à donner vie à ce personnage diabolique avec brio. Ses mimiques et sa voix terrifiante ont marqué les esprits et renforcé la peur des clowns chez de nombreux spectateurs.

La coulrophobie, une peur amplifiée par le cinéma

La crainte des clowns n’est pas nouvelle et peut être attribuée en partie aux clowneries sinistres présentes dans la littérature et l’imaginaire collectif depuis plusieurs siècles. Cependant, le cinéma a largement contribué à amplifier cette phobie au fil des années. Voici quelques exemples de films qui ont nourri la coulrophobie :

  • Poltergeist (1982) : Dans ce film d’horreur culte réalisé par Tobe Hooper et produit par Steven Spielberg, un jeune garçon est attaqué par un clown maléfique.
  • Killer Klowns from Outer Space (1988) : Cette comédie horrifique met en scène des extraterrestres ressemblant à des clowns tueurs.
  • Clownhouse (1989) : Trois jeunes garçons doivent affronter des psychopathes déguisés en clowns dans leur propre maison.
  • Captain Spaulding (2003) : Ce personnage dérangeant incarné par Sid Haig apparaît notamment dans les films House of 1000 Corpses et The Devil’s Rejects du réalisateur Rob Zombie.

Une peur irrationnelle qui touche de nombreuses personnes

La coulrophobie est une phobie qui se manifeste par une peur intense et irrationnelle des clowns. Elle peut être déclenchée par différents éléments, tels que le maquillage exagéré, les vêtements amples ou encore l’attitude imprévisible de ces personnages. Bien que cette crainte puisse paraître étrange, elle n’est pas rare et touche de nombreuses personnes, y compris des célébrités telles que Johnny Depp ou P. Diddy. Les films comme Ça sont donc susceptibles d’exacerber la coulrophobie chez les spectateurs déjà sensibles à cette peur.

Des conséquences réelles pour les clowns professionnels

Si certains peuvent trouver divertissant de voir un clown terrifiant sur grand écran, les retombées de ce genre de films peuvent être catastrophiques pour les artistes qui vivent de leur métier de clown. En effet, suite à la sortie du film Ça en 2017, de nombreux clowns professionnels ont témoigné d’une baisse significative de leurs engagements, certains parents préférant éviter d’engager ces artistes par crainte de provoquer la peur chez leurs enfants. Certains pays, comme la Russie, sont même allés jusqu’à interdire la projection du film dans certaines salles de cinéma.

Clowns contre Pennywise : une mobilisation pour défendre leur image

Face à cette situation, des clowns du monde entier se sont rassemblés pour tenter de redorer leur image et montrer que leur art est avant tout destiné à divertir et amuser les enfants. Des manifestations pacifiques ont ainsi été organisées, et des slogans tels que « Clowns not killers » (les clowns ne sont pas des tueurs) ont fait leur apparition sur les réseaux sociaux. En conclusion, le film Ça et sa suite ont certes offert aux amateurs de frissons une nouvelle dose de terreur, mais ils ont également contribué à nourrir la coulrophobie chez certains spectateurs et à nuire à l’image des clowns professionnels. Espérons que ces artistes parviendront à renverser cette tendance et à redonner le sourire aux petits comme aux grands.

Antoine