Le Tabou de la Santé Mentale en Corée : Comment la Stigmatisation Fait des Ravages !

En Corée, parler ouvertement de ses problèmes de santé mentale reste encore un sujet tabou.

De nombreux Sud-Coréens souffrant de troubles tels que la dépression, l’anxiété ou le stress sont souvent réticents à chercher de l’aide et à rompre leur silence en raison de la stigmatisation qui entoure ces sujets.

L’impact de la culture sur la perception de la santé mentale

La culture sud-coréenne est fortement influencée par le confucianisme, une philosophie qui souligne l’importance des normes sociales et du respect pour l’autorité. Il en découle une certaine attente vis-à-vis des individus quant à leur capacité à gérer leurs problèmes personnels sans impliquer les autres, au risque d’être perçus comme faibles ou incapables.

Cette mentalité contribue probablement à la réticence des Sud-Coréens à parler ouvertement de leurs problèmes de santé mentale et à chercher de l’aide auprès de professionnels. Parallèlement, cette culture du silence et la stigmatisation ont engendré un manque d’éducation et de sensibilisation auprès du grand public concernant la santé mentale et les traitements disponibles.

Les conséquences dramatiques de cet ostracisme

Le taux de suicide en Corée du Sud est l’un des plus élevés parmi les pays développés de l’OCDE. En 2019, on dénombrait environ 24 suicides pour 100 000 habitants. De plus, le suicide est la première cause de mortalité chez les jeunes âgés de 10 à 30 ans dans le pays.

La pression sociale et scolaire, ainsi que l’absence d’aide et de soutien en santé mentale, sont parmi les principaux facteurs qui expliquent ces statistiques alarmantes.

Comment briser le silence ?

Aborder cette problématique en Corée du Sud et de mettre en place des initiatives visant à encourager le dialogue sur la santé mentale, à réduire la stigmatisation et à faciliter l’accès aux traitements est essentiel. Voici quelques pistes :

  • Mettre en place des campagnes de sensibilisation pour promouvoir l’importance de la santé mentale et informer les citoyens des traitements disponibles.
  • Dispenser une formation en santé mentale aux éducateurs et autres professionnels travaillant avec des enfants et des adolescents afin qu’ils puissent mieux identifier les signes de détresse psychologique et orienter leurs élèves vers l’aide adaptée.
  • Inciter les entreprises à mettre en place des programmes de soutien en santé mentale pour leurs employés et à promouvoir un environnement de travail sain.
  • Développer le nombre de structures spécialisées en santé mentale, notamment dans les régions rurales où les populations sont souvent laissées pour compte.

Des premiers pas encourageants

Certaines initiatives ont déjà vu le jour en Corée du Sud pour briser le silence autour de la santé mentale. Par exemple, le gouvernement a lancé en 2018 une nouvelle ligne téléphonique d’urgence destinée à apporter du soutien aux personnes en détresse psychologique.

De plus, des associations comme « The Brave Teens » organisent des ateliers de sensibilisation et offrent un espace où les jeunes peuvent parler librement de leurs difficultés sans craindre le jugement. Même si ces actions demeurent modestes face à l’ampleur du problème, elles constituent néanmoins un premier pas vers une société sud-coréenne où la santé mentale ne serait plus un sujet tabou.

En somme, changer les mentalités en Corée du Sud et d’encourager le dialogue sur les problèmes de santé mentale est crucial. Les conséquences de garder cette thématique sous silence sont trop importantes pour être ignorées.

Antoine